La famille Roucel, la famille Saint Jure, Mercy à nouveau ravagé, Mercy et ses nouveaux propriétaires
LA FAMILLE ROUCEL
MARGUERITE de ROUCEL, après la destruction de MERCY vend la seigneurie à CLAUDON BERTRAND, maître-boucher de METZ. Le passage de la seigneurie de l’ancienne lignée patricienne des CHAVERSON-ROUCEL à une famille de bourgeois enrichis est caractéristique du transfert de la propriété à une nouvelle catégorie sociale après l’occupation de METZ et du pays messin par la FRANCE.
LA FAMILLE SAINT-JURE
CLAUDON BERTRAND, dit SAINT-JURE, fait rebâtir le château de MERCY vers 1570. Après lui, la seigneurie de MERCY passe à son fils JEAN, qui a épousé la fille d’un autre grand boucher de METZ. Ce JEAN-BERTRAND de SAINTJURE, seigneur de MERCY, parvient aux plus hauts honneurs. Il est maître échevin de METZ en 1602. Ses fils, JEAN et CHARLES, lors de l’entrée à METZ du roi HENRI IV* font partie de la compagnie des enfants de dix ans qui est présentée au roi de FRANCE. JEAN de SAINT-JURE fait construire de 1626 à 1627, non loin du château, une chapelle. On peut lire encore aujourd’hui sur son fronton : « L’an 1626 JEAN-BERTRAND de SAINT-JURE écuyer et seul seigneur de ce lieu fit bâtir cette chapelle pour le service de Dieu ». La messe y est chantée pour la première fois en juin 1627 ; cette chapelle devient le lieu de sépulture de la famille BERTRAND de SAINT-JURE.
Le fils aîné de JEAN de SAINT-JURE, JEAN-BAPTISTE né à METZ en 1588, est admis à 16 ans dans la compagnie de Jésus et acquiert une grande réputation par ses écrits (L’homme spirituel, De la connaissance et de l’amour du fils de Dieu, Vie de M. de RENTY traduite en’ anglais et en italien). JEAN de SAINT-JURE meurt en 1628.
La seigneurie passe dans l’indivision à ses deux autres fils, CHARLES, chanoine* de la cathédrale de Metz, mort en 1656 et JEAN II, membre du Conseil de la ville de Metz mort en 1632.
CHARLES de SAINT-JURE né en 1629 est seigneur de MERCY après son père JEAN II et son oncle le chanoine CHARLES. Il meurt en FRANCHE-COMTE à BESANCON en 1673. A CHARLES, succède son fils JOSEPH, né en 1663, qui embrasse la carrière des armes ; il devient chambellan et lieutenant-général du Régiment de l’Electeur de BAVIERE, fidèle allié de LOUIS XIV. Mort à METZ en 1721, il est enterré dans la chapelle de MERCY. Son frère JEAN, né en 1666, est aussi chambellan et colonel des Gardes de l’Electeur de BAVIERE. Il meurt en 1723 et est aussi enterré dans la chapelle de MERCY. Le dernier SAINT-JURE seigneur de MERCY est le fils de JOSEPH, JEAN-BAPTISTE, né en 1712, officier aux Gardes françaises, qui meurt sans postérité en 1744.
GLOSSAIRE :
*HENRI IV : (PAU 1553- PARIS 1610), roi de NAVARRE (1572-1610) roi de FRANCE (1589-1610) ; un des chefs du parti calviniste, il échappa à la SAINT-BARTHELEMY en abjurant momentanément les doctrines réformées. Il abjura définitivement le protestantisme en 1593. Par l’Edit de NANTES en 1598, il rétablit la paix religieuse à l’intérieur du pays. Alors qu’il préparait une guerre contre l’Empire et ESPAGNE, il fut assassiné par un religieux, RAVAILLAC. HENRI IV laissait un fils mineur, LOUIS XIII.
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*CHANOINE: (du Latin canonicus, du Grec kanôn, règle) ecclésiastique siégeant au chapitre de la cathédrale ou de la collégiale.
MERCY A NOUVEAU RAVAGE
La guerre de Succession d’ESPAGNE* n’avait pas épargné MERCY. Le 12 ou le 16 Juin 1712, GROVESTEIN, gouverneur de BOUCHAIN (petite ville du NORD), commandant un détachement des alliés de l’armée des FLANDRES campé sur les hauteurs de la HAUTE-BEVOYE, hors de la porte MAZELLE, envoya un trompette pour sommer Mr de MEFUGE, intendant général des armées du roi, commandant de la province des Trois- Evêchés de contribuer pour tout le plat pays.
Sur son refus, GROVESTEIN fit mettre le feu à BORNY, GRIGY, MERCY. En moins d’une demi-heure, tous les villages furent en feu jusqu’à GLATIGNY. Les propriétaires qui avaient souffert de cette invasion eurent leurs pertes remboursées par le roi LOUIS XIV.
GLOSSAIRE :
*LA GUERRE DE SUCCESSION D’ESPAGNE: (1701-1714) conflit qui opposa la FRANCE et L’ESPAGNE à une coalition européenne, formée à la suite du testament de CHARLES II, qui assurait la couronne d’ESPAGNE à PHILIPPE d’ANJOU, petit-fils de LOUIS XIV, lequel prétendait lui laisser ses droits à la couronne de FRANCE. La FRANCE dut combattre à 1a fois l’AUTRICHE l’ANGLETERRE et les PROVINCES-UNIES.
MERCY, SES NOUVEAUX PROPRIETAIRES
JEAN BOURDELOIS 1730
Après JEAN-BAPTISTE de SAINT-JURE, la seigneurie de MERCY passe par héritage à un cousin JEAN BOURDELOIS. Ce JEAN BOURDELOIS d’une famille originaire de l’ANJOU était venu se fixer enLORRAINEvers1730 et avait pris à bail les forges ducales de MOYEUVRE, source de grande fortune. En 1739, il était devenu trésorier de France au bureau des finances de METZ.
NICOLAS MUZAC 1748
En 1748, JEAN BOURDELOIS donne la seigneurie de MERCY à sa fille JEANNE qui épouse NICOLAS MUZAC, né en 1712 président de la Chambre au Parlement de METZ ; NICOLAS MUZAC est un homme instruit et laborieux, poète même à ses heures. Elu membre titulaire de l’Académie royale de METZ en 1762, il en deviendra directeur en 1767. L’année même de son admission, il lit à l’Académie un mémoire » sur la question de savoir s’il est utile de supprimer les vaines pâtures et les pâtures communes ». Quelques années plus tard, il écrit un autre mémoire sur l’usage de la faux dans l’agriculture. Il est aussi l’auteur d’une brochure imprimée : Projet d’association pour maintenir l’ordre et réprimer le crime dans les campagnes (1768). Président honoraire du Parlement, il meurt en 1782.
Dernière mise à jour le 05.03.2023